Brave Compagnie - Batailles Nocturnes
Brave Compagnie - Batailles Nocturnes
Brave Compagnie - Batailles Nocturnes

Batailles nocturnes

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« Convoqués par des tambours, ils arrivent en secret, la nuit, à dos de lièvres, de chats, ou d’autres animaux On les appelle les Benandanti du Frioul, ceux qui vont pour le bien. On dit qu’ils voyagent en esprit pendant leur sommeil afin de lutter contre les forces obscures et protéger les récoltes à venir. Munis de branches de fenouils, ils attendent les mauvais sorciers, eux armés de branches de sorgho. Les femmes, une fois quitté leur corps endormis, dansent, mangent et boivent en compagnie des esprits et chantent les noms de ceux qui mourront dans l’année.»

Récits des batailles nocturnes des Benandanti du Frioul, écrits à partir des ouvrages Occultisme, sorcellerie et modes culturelles, Mircea Eliade, Ed.Gallimard, 1976 et Les batailles nocturnes, Carlo Ginzburg, Ed. Champs, 1966.

Depuis des millénaires, et particulièrement à partir du 12eme siècle en Europe, les rituels et danses de sols se sont fait violentés, réprimés et colonisés car mettant en péril les systèmes dominants. Malgré cela, résistent encore les traditions païennes, agraires, les danses sorcières de colères, les transes vaudou, les épidémies de danses comme espaces de soins et de révoltes pour les minorités. Ainsi les ZAD (zone à défendre), les free party de campagne, les fêtes sauvages dans les quartiers populaires, les dancefloors queers, gays, lesbiens, féministes sont aujourd’hui les survivances de ces espaces-temps de joies et de luttes pour la survie des écosystèmes humains et non-humains, qu’ils soient corps, sols ou végétaux.

BATAILLES NOCTURNES est à la fois un hommage à ces mouvements et un rituel moderne s’inscrivant modestement dans la lignée des danses de sols collectives de conjuratin du mauvais sort. Projet construit dans un dialogue anachronique entre le texte éponyme de Carlo Ginzburg, des récits de danses résistantes, réelles ou oniriques, contemporaines, BATAILLES NOCTURNES devient le lieu commun des fantômes des danseur·ses folles et des corps en présence.

Chorégraphie et mise en scène : Johanna Rocard
Accompagnement chorégraphique : Nina Berclaz
Interprètes : Nina Berclaz, Gwendal Raymond, Arnaud Bourgoin, Naya Abrim
Son : Florian Steiner ET Meryll Ampe
Photographies : Estelle Chaigne

Production : La criée Centre d'Art Contemporain avec le soutien de la ville de Rennes et de la Drac Bretagne dans le cadre de l'aide à l'accueil en résidence artistique.